Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/250

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la vue n’était point, en ce cas, utilisable, à faire appel au sens de l’ouïe et qu’on inventa la sirène aux lugubres et avertisseurs meuglements.

Cet appareil ne donna point les résultats qu’on attendait de lui, car si puissante que soit la sirène, sa portée a des limites assez humbles.

Autre inconvénient de la sirène : même les plus exercés marins se trompent facilement sur la direction du son. À une certaine distance, ils font des erreurs d’estime qui vont jusqu’à 90°.

Alors quoi ?

Je demande la parole pour un fait personnel :

Il y a quelques années, j’eus l’occasion dans je ne sais plus quelle gazette, de traiter cette si intéressante question des phares.

La vue et l’ouïe, disais-je, sont, dans bien des cas, au-dessous de leur mission.

D’autre part, les sens du toucher et du goût ne sauraient, dans une question de récifs, être de la moindre utilité.

Reste le sens de l’odorat.

Personne, jusqu’à présent, n’a songé à employer le nez pour flairer le roc prochain.