Page:Allais - Ne nous frappons pas.djvu/129

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Tous les matins, aussitôt son café au lait avalé, le prisonnier filait, prenait bien garde de ne pas oublier son parapluie, pour peu que le temps se montrât douteux.

Jamais une minute de retard pour les repas, qu’afin de simplifier le service on avait fini par prendre en commun.

C’était charmant.

Pourtant, un jour, les choses faillirent se gâter.

Entraîné par les mauvaises compagnies, le détenu s’était attardé au cabaret jusqu’à une heure fort avancée de la nuit.

Quand il se présenta à la porte de la prison, son geôlier goûtait un profond sommeil.

Ah ! dame ! il n’était pas content, le geôlier d’être ainsi réveillé ; et il ne l’envoya pas dire à son pensionnaire :

— Mon cher garçon, la prochaine fois qu’il vous arrivera de rentrer à des heures