Page:Allais - Ne nous frappons pas.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

» Vous n’êtes pas sans avoir remarqué — observateur comme vous l’êtes — le parti pris farouche que mettent les Allemands à déformer le son de nos principales consonnes.

» Dans leur bouche, le b devient un p, le d un t, l’f un v, le g un k, le j un ch, etc., etc.

» Et réciproquement.

» Un de mes amis, qui est Allemand, garçon de haute culture pourtant, ne dérage pas quand il vient à Paris.

» Au café, par exemple, quand il demande du porto, c’est un verre de bordeaux qu’on lui apporte. De même qu’au restaurant, quand il manifeste le désir de boire une bouteille de bordeaux, vite on lui livre un flacon de porto.

» Donne-t-il un rendez-vous à la Bodinière, les gens s’en vont l’attendre à la Potinière de l’avenue du Bois.

» Le moyen de remédier à ce petit inconvé-