Page:Allais - Pas de bile.djvu/62

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du ras de la terre, voilà qu’on entend, de très loin, les cloches des églises de campagne.

Le pauvre Baju a les yeux pleins de larmes : une des cloches du lointain a tout à fait le même son que la cloche de son église, à lui, là-bas, au pays.

Et c’est, pour Baju, la brusque et nette évocation de la maman et des deux petites sœurs, à genoux dans l’église du village, priant le bon Dieu pour que le pauvre gars ne soit pas trop malheureux et, surtout, pour qu’il revienne bientôt.



Minuit !

Et même plus de minuit !

Baju commence à trouver qu’on ne vient pas le relever souvent.

Restera-t-il du boudin ? Restera-t-il du vin blanc ? Cruelle énigme !