Page:Allard - Des causes de l’infériorité de l’agriculture française.djvu/48

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Tous les corps organisés firent de l’air une partie des éléments qui composent leurs tissus, mais c’est surtout le cas des végétaux. Ces derniers jusqu’au moment où ils forment la graine, qui doit perpétuer leur espèce, paraissent se nourrir essentiellement des sucs contenus dans l’air ambiant. Si on les sépare du sol avant qu’ils forment la semence, ils ne lui enlèvent pas une partie bien sensible des engrais qu’il renferme, l’air ayant presqu’entièrement fourni à leur nutrition.

Mais les terrains fertiles et féconds, c’est-à-dire présentant une composition physique des éléments bien établie, suivant les influences climatériques diverses, y joignent de plus ce qu’on appelle la richesse du sol, c’est-à-dire une grande quantité de sucs alimentaires en réserve ; donnent une vigueur extraordinaire aux plantes qu’ils produisent. Ces plantes, prennent un développement d’autant plus considérable que le sol est plus fécond, et leurs larges feuilles puisent largement dans l’air, dont elles s’assimilent une quantité de principes nutritifs en rapport avec le développement de leur système foliacé. Cette quantité peut varier de 1 à 4 suivant que l’on considère un sol pauvre ou bien un sol riche. Il en résulte donc que pour produire un même poids de végétaux, le sol riche aura fourni moins de sucs alimentaires qu’un sol pauvre. C’est un phénomène dont l’explication est restée longtemps inconnue, que sur un sol fécond, c’est-à-dire à la fois fertile et riche, une quantité quelconque de produits, un hectolitre de blé par exemple, absorbe pour sa production, une moins grande quantité de sucs nutritifs, ou si l’on préfère, un moins grand degré de fertilité, que sur un sol naturellement peu fertile