Page:Allard - Des causes de l’infériorité de l’agriculture française.djvu/49

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Il est juste aussi de considérer que pour rapporter une quantité bien supérieure de produits, un hectare d’une terre fortement fumée ne dépensera pas en frais de culture une somme beaucoup plus considérable.

C’est là un important secret et c’est ce qui donne aux terrains réputés meilleurs, c’est-à-dire plus fertiles, une valeur proportionnelle si supérieure à celle des autres terrains. Mais comme dans mes calculs je dois parler de terres d’une fertilité moyenne, je me dispenserai de tenir compte de cette différence, en laissant à chacun le soin de chercher les circonstances particulières qui ont pu produire le déficit d’une récolte, qui en apparence devait être fort bonne.

C’est un fait excessivement rare que celui de voir des cultivateurs calculer quelle est la quantité d’engrais qu’absorbent annuellement leurs récoltes ; (cela d’une manière approximative bien entendu), et par là quelle doit être la proportion entre l’étendue de leurs terres emblavées, les fourrages, le bétail et les engrais de leur exploitation. Il est évident que ces trois facteurs, solidaires les uns des autres doivent être relatifs suivant que les fourrages seront consommés par des bêtes à l’engrais, des élèves, des animaux de travail ou des vaches laitières. Dans le cas d’animaux à l’engrais et de vaches laitières, la quantité de fumier fourni par un même poids de fourrages, sera moindre dans le second cas que dans le premier. Elle sera encore moindre dans le cas où ce même poids de fourrages nourrira des élèves ou des animaux de travail dont la croissance et les pertes de fumier dans les pâturages ou sur les voies de transport, seront assez considérables. En général cette quantité d’engrais sera d’autant plus forte, que