Page:Allard - Des causes de l’infériorité de l’agriculture française.djvu/56

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active, le cheptel suivant l’étendue des terres à cultiver doit être d’une tête de gros bétail par hectare cultivé ou du moins approchant de ce chiffre, nécessaire pour fournir aux terres la somme d’engrais qui est utile à l’entretien de leur fertilité.

Il faudra donc par hectare, en bonne culture :

Pour prix d’une tête de gros bétail 400 fr.
Instruments aratoires et outils divers 60 fr.
Fumiers ou engrais divers 120 fr.
Semence et travail 220 fr.
――――
Total 800 fr.

C’est donc un fonds de 800 fr. au mois que le fermier avance. Il ne pourra diminuer ce chiffre sans éprouver une diminution progressive du rendement, diminution qui portée un peu loin constituera une agriculture fort mauvaise en ce qu’elle ne donnera plus aucun bénéfice, vu que les chétives récoltes que l’on produirait, compenseraient à peine le travail et les frais forcés que l’on est toujours obligé de faire.

En augmentant ce fonds roulant on pourra faire de grandes améliorations dans le cheptel. Si on le fixe à 1000 fr. à 1200 fr. on pourra se donner le luxe d’animaux de choix, des types de race, faire exécuter des travaux d’amélioration ou pratiquer de fortes fumures. La terre, qui n’est jamais ingrate à l’égard de ses fils laborieux, rendra bientôt au triple les frais ainsi faits.

On a dit que l’argent était le nerf de la guerre, la même application peut être faite pour l’agriculture. C’est ainsi que