Page:Allart - Histoire de la République de Florence.djvu/18

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sur le modèle de Rome ; bientôt fut posé le Ponte Vecchio, le premier pont. La petite ville de Florence, grâce à la bonté du site, fut bientôt peuplée et forte de murs, de tours et de fossés pleins d’eau ; les habitans, d’abord gouvernés sans ordre et par des coutumes, ordonnèrent leur gouvernement à la manière de Rome, c’est-à-dire avec deux consuls et un conseil de cent sénateurs, les meilleurs citoyens[1].


CHAPITRE II.

ITALIE. — PREMIÈRES LUTTES CIVILES DANS FLORENCE.


Quelques époques brillent dans le temps, comme quelques individus sortent de la foule ; car la foule et le temps s’écoulent dans de longs silences, interrompus par des éclats d’héroisme, d’invention ou de sentiment. Florence, fondée dès le temps de Sylla, ne nous offre que trois siècles de gloire, et le règne des Barbares en Italie fut plus long que n’avait été lu république romaine. Déjà les temps sont affreux depuis Commode, et depuis lors jusqu’au douzième siècle, c’est un espace cruel de mille ans. L’invasion des Barbares venant fondre sur l’Empire corrompu, plongea rilalie dans des maux incalculables que sa bassesse seule égala, puisque ces Barbares, la rappelant aux grossières lois de la nature inculte, la réformèrent, lui rendirent le courage, les mœurs rurales, en même temps qu’ils apportaient des lois nouvelles, et divisaient le pays eu fiefs et comtés, suivant le système féodal. La Toscane forma un duché dont la cour était la plus brillante entre celles des grands feudataires[2]. La célèbre comtesse Mathilde, qui laissa ses biens à l’église, en 1115, était comtesse héritière de Toscane.

  1. G. Villani, lib. III, cap. 2. — Cronica di Paoliao di Piero ; Rerum italicarum acriptorei. Muratori.
  2. Muratori, Annali d’Ilalia, année 813.