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chose qu’à eux, puisqu’elle est autant qu’eux ? Et d’ailleurs, combien plus elle aura gardé de fidélité et de délicatesse ! Quel est l’homme qui ne rirait pas, si on s’informait de sa chasteté ? Ces préjuges ne vont plus avec nos lumières. Une femme forte pourra accepter une loi, une règle de vie ; nulle n’acceptera une loi de mort, nulle ne voudra vivre ignorante et solitaire avec un cœur ferme et des entrailles muettes.

Si notre but est de soulager les femmes de toutes les classes, si l’humanité est le premier devoir, nos sympathies, comme lu gloire de l’entreprise, sont attachées à ces femmes illustres qui ont été aussi les plus dignes de pitié. C’est elles, c’est leur grand caractère qui nous émeut et nous enchante. C’est en songeant aux passions qui naîtront par elles sur la terre, que les femmes peuvent se consoler de leurs chagrins et des frivolités qui les ont causés. Les femmes enseigneront aux hommes à aimer. Puisqu’ils sont timides, que l’opinion règne sur eux, elles changeront l’opinion. Associée aux travaux des hommes, agissant avec eux, des passions naîtront, aussi nobles que le pouvoir. Ce que l’homme connaît de plus doux, c’est l’amour ; et si nous questionnons un homme d’action sur sa puissance ou sur sa jeunesse, il s’attendrira sur le temps de ses amours et non sur le reste. Les émotions unies au pouvoir ont fait les destinées les plus brillantes ; les grands hommes les ont beaucoup cherchées, et ils ont eu des travaux, une paternité et des jours délicieux, quand ils ont connu les affections délicates.