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LIVRE DEUXIÈME

CHAPITRE I
rue julien-lacroix. — au dépot. — l’orangerie. — l’abbé kinclauss. — un misérable. — séré de lanauza. — la fosse-aux-lions. — visite inattendue. — mon capitaine rapporteur. — départ pour mazas. — premier jugement. — retour à versailles.

Nous voici entre les mains de nos ennemis. Près de mon frère se trouve un ex-officier des « Vengeurs de Flourens » ; on l’appelle en lui annonçant qu’on le mène fusiller ! Il se lève et nous fait ses adieux ; mais son exécution ne peut avoir lieu : les bourreaux, épouvantés des conséquences que pouvait avoir pour eux l’amoncellement des cadavres, et déjà prévenus par l’apparition de certaines mouches dangereuses, venaient d’ordonner la fermeture des abattoirs qu’alimentaient les vingt prévôtés de Paris.

Après être allé jusqu’au fort de Bicêtre, où, pensait-on, on tuait encore, notre pauvre camarade, affamé, harrassé, ayant supporté mille avanies, revenait au milieu de nous.

Ce sont là des infamies, des lâchetés que l’histoire doit dévoiler, aussi bien que les noms de ces gentilshommes de plume, qui regrettaient que les tueurs fissent relâche : les Alexandre Dumas fils et autres Maxime Ducamp.