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mémoires d’un communard

défense de la Commune contre la réaction, soit dans l’arrondissement, soit partout où un bataillon de la légion se trouvait engagé.

Les Comités de légion étaient en somme un diminutif du Comité central de la Fédération de la garde nationale ; or, étant données la composition de la municipalité du Ve arrondissement et les tendances réactionnaires d’une grande partie de la bourgeoisie qui l’habitait, le Comité de légion se vit dans l’obligation d’exercer son action révolutionnaire même dans l’ordre administratif.

De là le dualisme qui, de la première à la dernière heure, régnera entre le Comité de légion, la municipalité et le colonel Blin. En tout cas, aucune opposition, aucune entrave ne sera apportée par le Comité aux ordres du ministère de la guerre : en toute occasion il se fera un devoir de le seconder[1].

CHAPITRE VIII
la sortie. — a chatillon et au fort de vanves. —inexpérience et légèreté. — le drapeau rouge, le défilé et la croix du panthéon

Le 2 avril, au rond-point des Bergères, Versailles inaugure la tuerie : le 113e et le 114e de marche (ce dernier est commandé par le lieutenant-colonel Boulanger) se jettent sur les gardes nationaux : Thiers se sent assez fort déjà pour ouvrir les hostilités, et il le fait sans crier gare !

Le même jour le Comité est avisé que le 4 au matin il y aura un mouvement offensif sur Versailles et qu’il doit activer la mobilisation des forces de l’arrondissement.

  1. Une lettre, adressée par mon ex-collègue Murat, que je n’ai jamais accusé de trahison, mais de mollesse, renferme une déclaration de principes qui lui fait grand honneur Dont acte.