que si elle va et revient sur elle-même à l’image du commerce, ce n’est point simultanément, mais successivement et avec l’aide des siècles. Elle est descendue jadis de l’Orient, s’est répandue peu à peu dans les zones intermédiaires, a circulé autour du bassin de la Méditerranée et a fini par chercher de l’espace dans le Nouveau-Monde.
Aujourd’hui, la civilisation doit, à l’image du commerce, partir de l’Europe pour se diriger à la fois vers l’Amérique et l’Inde ; et, en outre, monter et descendre en lignes à peu près parallèles au méridien, vers le nord et le sud.
Ainsi, de même que la France participerait au commerce du monde en échangeant ses produits avec les Amériques, la Turquie et l’Égypte, elle porterait les produits intellectuels de la civilisation perfectionnée par son génie, d’une part, dans les Amériques, surtout dans celle du sud, qui réclame le plus la lumière ; et, de l’autre, en Turquie et en Égypte, et, s’il était possible, dans les contrées échelonnées sur la route de l’Inde et de la Chine. Voilà pour le premier mouvement de la civilisation, suivant un cercle parallèle à l’équateur. Quant au second, parallèle au méridien, la civilisation française, de même que son commerce, chercherait, au nord, la Norwége, la Suède, le Danemarck, la Russie ;
