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et, au sud, l’Espagne, le Portugal et l’Afrique tout entière[1].

Dans cette pensée, la politique, le commerce et la civilisation, qui s’unissent si admirablement ensemble, marcheraient d’un pas égal ; et les intérêts de la France se confondraient avec les destinées mêmes de l’espèce humaine[2].

  1. On appréciera mieux, en tenant compte des considérations que nous venons d’exposer, l’extrême importance de notre possession d’Alger qui se trouve située à l’angle formé par l’intersection des deux grandes lignes circulaires que décrivent le commerce et la civilisation du monde.
  2. Nous ne devons point nous lasser de répéter que le gouvernement français aurait un système tout fait de commerce et de politique générale, en prenant, pour les quatre principales bases de ses relations d’intérêt et d’amitié, l’Amérique du nord, celle du sud, l’empire ottoman et par dessus tout l’Égypte. Qu’on ne nous réponde pas que tel est déjà l’état des choses, que nous commerçons et vivons en bonne intelligence avec ces différents pays. Autre chose est de les comprendre dans le système général de notre mouvement extérieur, sans leur assigner de places distinctes, sans avoir de vues arrêtées sur les conséquences possibles de nos rapports avec eux ; autre chose est de pénétrer, par un regard qui embrasse l’avenir, l’influence que la position de ces contrées peut leur donner sur les évènements majeurs de l’univers ; d’avoir toujours sa pensée tournée vers eux, et de veiller, pour ainsi dire, devant ces grandes portes de l’Orient et de l’Occident.