se peseront les destinées du monde. Il nous sera utile de prendre la même position entre la Turquie et l’Égypte.
La chute de l’empire ottoman n’est peut-être pas aussi prochaine qu’on le pense assez généralement ; mais, s’il est un moyen de retarder cette catastrophe ou d’en prévenir les fatales conséquences, c’est de constituer contre la puissance de la Russie, 1o sur les bords du Danube, 2o à la pointe du continent oriental dans la Méditerranée, 3o sur le littoral de cette mer, au fond du golfe que forment la Turquie, la Syrie et l’extrémité de l’Afrique, trois noyaux de résistance, capables de lui servir de barrières ; nous voulons dire le groupe confédéré des peuples du Danube, la Grèce agrandie, l’Égypte fortifiée.
J’entends, par peuples du Danube, les Bosniaques, montagnards musulmans, qui, enfermés entre les possessions autrichiennes, forment, du côté de l’Europe, le dernier anneau de cette chaîne de peuples ; les Serviens, placés entre le Danube et les côtes de l’Adriatique ; les Bulgares, qui longent le Danube et s’étendent jusqu’à la mer Noire ; tels sont les peuples de la rive droite du fleuve. Sur la rive gauche, se trouvent les Valaques et les Moldaves, situés à peu près à la même hauteur que les Bulgares, dont nous venons de
