Notre colonie d’Alger nous parait remplir toutes les conditions, et se rattacher aux éléments de la question morale, par le débouché qu’elle ouvre à toutes les activités et par le sentiment de grandeur qu’elle éveille et qui rassasierait le noble appétit de la France pour le mouvement et la gloire.
Ceux-là qui, en traitant des colonies, ne trouvent rien à en dire, si ce n’est qu’aucune d’elles n’a jamais produit assez pour avoir valu la peine d’être conservée, ne comprennent pas les effets de la liberté nationale unie au commerce ; ils ne se rendent raison ni des passions de l’homme, ni des besoins des peuples. Leur propose-t-on quelque grande entreprise, leur première question n’est pas : sera-t-elle glorieuse ? ou bien : est-elle salutaire ? mais, que coûtera-t-elle ? Tout mouvement les épouvante, parce qu’il peut entraîner des dépenses ; aussi marchandent-ils l’air et l’espace à une grande nation, et il n’y a que les barrières dont ils paient avec satisfaction l’établissement.
Comment ne voient-ils pas qu’un peuple n’est jamais devenu commerçant et navigateur sans