Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

conquérir au loin des îles ou des parties de continent. Il est évident que la navigation dans les mers lointaines et le commerce avec des peuples peu civilisés entraînent la nécessité de certains lieux hospitaliers et sûrs, servant de refuge aux hommes et d’entrepôt aux marchandises. Mettez aussi en ligne de calcul la pressante nécessité de ne pas se laisser accabler d’un superflu de population, le besoin de dominer, de se répandre, de propager ses lois et ses idées, qui est le propre des États libres.

Dans l’antiquité, les Phéniciens, les Athéniens, les Corinthiens, les Rhodiens, les Carthaginois, les Romains ; dans les temps modernes, les Vénitiens, les Génois, les Portugais, les Hollandais, les Espagnols, les Anglais, les Français se sont tour à tour précipités vers la conquête maritime. C’est qu’en effet le besoin d’avoir des colonies est, chez les nations libres, maîtresses d’une marine, un résultat inévitable de leur forme de gouvernement, de leurs mœurs, de leurs passions, et de la position même qu’elles occupent sur la terre.

CHAPITRE XI.
du rétablissement probable de l’ancienne voie du commerce de l’inde.

La résurrection d’une puissance chrétienne, comme la Grèce, était déjà destinée à avoir de