Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/49

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térêt et la justice. Trop longtemps, la France n’a eu pour boussole que l’ambition ; elle a tout sacrifié à la vaine gloire. Toutes les fois que le devoir et la générosité ne lui défendront pas d’obéir à son intérêt, qu’elle fasse de son commerce la base de sa grandeur, qu’il devienne le principe de ses mouvements, et elle ne courra plus après la petite gloriole de la prépotence d’un jour ; sa politique ne sera plus capricieuse comme la passion et l’amour-propre ; son sceptre ne sera plus une épée ; elle se trouvera assez grande si elle est heureuse et juste.

Il faut l’avouer, le commerce français manque de hardiesse et souvent de bonne foi. Toute l’éducation commerciale du pays est encore à faire, mais la puissance de l’instruction est grande sur les hommes. Quand la situation topographique et les lois fondamentales poussent un peuple, il ne reste plus que les mœurs à mettre d’accord avec le but proposé. Pierre le Grand connut l’incroyable énergie de ce ressort : pour devenir l’instituteur de son peuple, il se fit le disciple de l’Europe civilisée. De nos jours l’homme étonnant qui tient en sa main les nouvelles destinées de l’Égypte demande aussi à l’Europe quelques leçons de gouvernement.

Un certain nombre de jeunes Égyptiens, nourris dans les écoles de la France et de l’Angleterre,