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Page:Alletz - Harmonies de l’intelligence humaine, tome 2.djvu/249

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notre cœur attentif à la cloche qui résonne au loin ? Pour le savoir, il suffit d’examiner l’usage et la destination des cloches les événements qu’elles annoncent, les cérémonies qu’elles célèbrent les invitations qu’elles adressent, les souvenirs qu’elles évoquent. Sans doute, au moment où ces tintements prolongés nous parviennent dans cette campagne solitaire où la lumière du soleil baisse sur l’horizon, nous n’avons pas le temps de méditer sur les idées dont la cloche est le symbole ; mais elles pénètrent confusément toutes à la fois en nous, et de là naît une rêverie pleine de religion. Telle une voix familière à notre oreille nous annonce de loin une personne chérie nous savons qu’elle est là prête à paraître. Ainsi le son qui nous parvient n’a d’autre usage que d’éveiller l’amour divin ; à mesure que les accents mesurés de la pieuse harmonie se succèdent les uns aux autres, des souvenirs tendres ou amers, des images de bonheur obtenu ou de joies évanouies, des actions de grâces, des regrets ou des remords se pressent dans notre cœur qui bat plus vite. L’airain pieux sonne pour les cérémonies qui intéressent le plus la destinée humaine : il frémit sur notre berceau proclame notre hyménée et annoncera notre mort