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245 Nous ne pouvons l’entendre sans songer à notre union, au baptême de nos enfants, ou à quelque mort récente qui a laissé une solitude dans notre cœur (1). Nous sommes censés dans une campagne au coucher du soleil. Nous marchons seuls occupés du tableau de la nature ou de celui de notre propre cœur. Tout à coup les sons cadencés et mélancoliques excitent notre attention ; chaque coup de marteau sur le bronze balancé semble nous dire : " Il est un Dieu. » S’il annonce un baptême ou des funérailles, il nous fait connaître qu’une créature a été appelée à recevoir l’existence ou condamnée à la perdre (2). Le premier son est suivi d’un silence l’âme retombe dans l’attente ; un accent nouveau retentit et ainsi ces sons égaux et entrecoupés tiennent continuellement l’attention en suspens. Chaque vibration de l’airain réveille un souvenir et fait naître une espérance ; et chaque pause qui semble annoncer que le son a expiré nous prépare à une nouvelle pause, lorsqu’il renaît. Comme ils nous arrivent de loin, et que la cause qui les produit est invisible, ils contribuent par là à nourrir (1) idée d’amour. (2) Idée d’existence.