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248 avec te parfum des fleurs, et l’encens de la terre embellie (1). Ces vicissitudes régulières de la nature servent de mesure dans notre mémoire aux époques de notre vie ; nous comptons le nombre de pas que nous faisons loin de la jeunesse et de nos beaux jours, par le nombre de printemps qui ont ramené à nos yeux ces guirlandes de feuillage. Faisant un retour sur la destinée mortelle, nous comparons cette nature qui tour à tour se fane et refleurit, avec l’homme dont la vie n’est qu’un espace entre deux saisons. Nous jouissons de voir la vie même de l’univers se réveiller sous la forme de ces verdoyants rameaux et de ces bouquets de fleurs qui les émaillent. C’est la loi du monde devenue visible ; c’est le créateur de toutes choses manifestant son être (2). Nous épions ce réveil de la végétation ; nous nous souvenons d’avoir vu tout récemment le même arbre dépouillé de couronne et d’ombrage, et nous surprenons pour ainsi dire le secret de la transformation annuelle de la nature. Nous nous plaisons à remarquer la fleur blanche du marronnier qui, telle qu’un fier panache, s’élève

(1) Idée d’amour. (2) Idée d’existence.