Page:Alletz - Harmonies de l’intelligence humaine, tome 2.djvu/254

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249 en ligne droite vers le ciel, tandis que les larges feuilles au bord échancré et d’un vert luisant se penchent dans une direction opposée vers la terre. Notre âme se plaît dans cette variété qui cause sa surprise ; les couleurs et les positions forment un agréable contraste ; ces sensations diverses rendent la pensée plus active. Nous ne comprenons pas la force invisible qui se joue dans ces combinaisons ; mais ce mystère amuse notre esprit ; et en général les différences et les oppositions entre les choses nous plaisent par ces deux raisons, qu’elles fixent mieux notre attention sur les objets et intéressent davantage notre curiosité (1). D’un coup d’œil nous embrassons cette charmante image du marronnier en fleur. Les variétés qui distinguent la tige et les branches, la feuille et les fleurs, font mieux ressortir chaque partie du tableau : c’est l’unité, dont notre âme est avide, se cachant sous la diversité qui la révèle, par cela même qu’elle lui sert de voile (2). Quelle source intarissable d’observations pour notre intelligence dans l’étude des lois de la nature ! On ne se lasse point d’épier le travail de la végétation : une seule plante est un monde. Nous y admi- (1) Idée de vérité. (2) Idée d’unité.