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ému jusque dans les profondeurs de l’âme, le jour où, non loin des arcs de triomphe sous lesquels passaient les conquérants du monde, le souverain pontife, du haut de la terrasse de Saint-Pierre, donne sa bénédiction à l’univers ! C’est dans cette ville que plus d’un grand de la terre vient se reposer des agitations de la vie, ou dédaigner les caprices de la fortune. Ils trouvent je ne sais quelle muette sympathie entre eux et ces grands débris. Les ruines de Rome qui ont un langage pour la science et la poésie ont de mystérieux entretiens avec la douleur (1). Ce n’est pas un des sentiments les moins extraordinaires éprouvés à Rome par l’étranger que celui qu’il doit au contraste de ce beau ciel, de cet air parfumé de cet amour du plaisir de cette splendeur des beaux-arts, de cette fête perpétuelle de la vie, avec l’enseignement d’une religion austère, les images du renoncement à la terre, les larmes de la prière, les cilices de la pénitence. Les ruines sont décorées de fleurs par la nature les fêtes se donnent près des temples la joie mène des chœurs autour des tombeaux. Fidèle image de la vie humaine, symbole du combat entre notre Église et le monde l’homme y est placé entre les cha-

(1) Idee de puissance.