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Page:Alletz - Harmonies de l’intelligence humaine, tome 2.djvu/273

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la considère de loin pour la première fois, se réjouit d’avoir à visiter les objets nouveaux qu’elle recèle. Il voit le dehors, le contour, la forme ; mais le dedans qu’il ignore pique sa curiosité et exerce son imagination. A Gènes la disposition des lieux est si originale et si pittoresque que la surprise entre pour beaucoup dans votre plaisir : les maisons sont jetées comme pour la récréation des yeux, là où on ne se serait pas attendu à les trouver, sur les cimes et dans les gorges des montagnes.

Il faut voir cette ville par une belle journée, quand souffle la brise du nord et que sa mer unie et bleue est une parfaite image de son ciel. En lui arrachant tous ses voiles, le soleil semble vous y introduire et vous en faire les honneurs. Vous saisissez tous les contrastes qui naissent d’une variété inépuisable dans la nature des objets dans leurs couleurs, leurs formes et les idées qu’ils réveillent. La mer se met en opposition avec ses rivages, ses ondes avec les rochers et les campagnes, les plaines avec les collines, les navires avec les habitations. On voit se repousser ou se marier agréablement l’azur du firmament, l’émeraude de la mer, la teinte brune de ses écueils, la blancheur des voiles qui s’y balancent la verdure des gazons et des feuillages, les croix dorées des églises, les remparts grisâtres des forteresses, et les façades innom-