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Page:Alletz - Harmonies de l’intelligence humaine, tome 2.djvu/274

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brables des maisons de plaisance qui, selon la coutume orientale, sont peintes de diverses couleurs. Les cloches des couvents sonnent près du canon des citadelles ; les barques des pêcheurs sont amarrées aux murs des palais. L’écusson d’André Doria n’est pas loin du drapeau de Charles-Albert ; les souvenirs de la république se joignent aux symboles de la domination nouvelle, les images du commerce à l’appareil des armes et aux pompes de la religion.

La position de Gênes, au fond de son golfe, présente le mélange harmonieux des lignes les plus diverses ; son port est un arc de cercle ; ses montagnes s’unissent par des ondulations qui réjouissent les yeux en les trompant : tout se fuit et tout se rejoint. L’œil glisse sur des courbes et franchit à votre insu de vastes distances. Les accidents du terrain adoucissent la raideur des pentes et tempèrent la majesté des hauteurs (1).

Ce qui fait le charme du port de Gênes, c’est surtout la facilité d’embrasser d’un coup d’œil les nombreux détails du tableau. La perspective, quoique variée, est toujours une. Gênes ressemble à une femme qui joint la grâce à la beauté, qui plaît de cent manières et dont les yeux et la bouche sourient toujours de concert (2).

(1) Idée de vérité, (2) Idée d’unité.