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l’homme englouti dans les flots, qu’un souvenir plein d’anxiété au fond de quelques âmes qui l’attendront longtemps et ne sauront jamais comment il a péri. Le temps seul fera croire à son trépas, et alors les larmes que sa mort devait faire couler seront déjà taries. Privé de tombeau et oublié de ses amis, il ne laissera pas plus de traces que s’il n’était jamais né.

Cette pensée nous amène à considérer le sort des marins, de ce peuple dont les demeures sont flottantes, qui avancent même en dormant, et toujours en mouvement comme les nuages chassés par les vents, sont pour ainsi dire enfants de l’air et habitants de l’espace.

Nous nous représentons tous ces rivages de la mer, qui sont pour la plupart des confins d’empires immenses. Nous faisons le tour de tous les océans, et jouissons non-seulement de la variété de lois, de coutumes, de mœurs de langages et de figures entre tant de peuples, mais encore de la diversité des aspects de la terre et de la singularité de ses productions.

Puis, pénétrant par l’imagination dans les profondeurs mystérieuses de la mer, nous voyons s’y mouvoir sous toutes les formes une multitude d’ê-