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tres vivants, dans la création desquels s’est complue la sagesse éternelle (l).

Cette nappe d’eau, qui s’étend de tous côtés jusqu’au cercle de l’horizon, est comme le couvercle d’un vase dont nous ignorons le contenu. Le sentiment de curiosité que nous éprouvons devant tout voile dérobant à notre connaissance certains objets qui nous intéressent , acquiert en face de l’océan une vivacité , une grandeur inexprimables.

C’est une émotion du même genre, mais beaucoup moins forte, qui nous presse, lorsqu’au pied des pyramides d’Egypte le voyageur aperçoit les sombres ouvertures qui conduisent dans ces tombeaux indestructibles, palais que le temps a dédiés à la mort.

Si nous laissons nos regards glisser sur la face de l’abîme, et s’étendre jusqu’à la courbe lumineuse que décrit le ciel au-dessus de la mer, nous nous demandons : Que verrions-nous au delà de cet horizon? Le mystère est là aux extrémités de la ligne qui borde l’océan, comme dans le gouffre recouvert par ses ondes.

On prendrait le navire lointain pour l’oiseau qui, les ailes étendues, se détache sur l’azur du ciel. Le peu que nous en voyons nous laisse dans

(1) Idée d existence.