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tout ce qui fait obstacle à la tendance sympathique de l’âme.

Il n’est donc pas rare de se sentir peu à peu entraîné par d’harmonieux accords vers l’image des personnes ou des choses qui nous sont chères le propre de la musique est d’exciter cet instinct céleste qui dort trop souvent sous le poids de la vie, et de le promener sans effort, de souvenir en souvenir, de rêve en rêve.

La musique nous fait aimer davantage Dieu, notre patrie, nos frères. Par des rapports mystérieux entre le son, la mesure, la mélodie et les vibrations de la voix humaine cet art merveilleux devient un écho de notre âme. Plus nous sommes charmés par un motif musical, plus nous sommes disposés à croire qu’il ne nous était pas inconnu; et s’il réveille en nous l’enthousiasme, la pitié l’espérance le dévouement, nous allons jusqu’à rêver que l’harmonie est la voix d’un être invisible qui nous engage à admirer et à prier (1).

Délivrés momentanément des soins et des inquiétudes de la vie, nous devons à la musique le plaisir d’être. Notre sang court dans nos veines ; nous respirons plus librement comme sur la cime d’une montagne ; la perception de l’existence est en nous plus nette et plus vive ; et il nous semble

(l) Idée d’amour.