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Page:Alletz - Harmonies de l’intelligence humaine, tome 2.djvu/307

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On sait que l’harmonie est soumise à des règles qui ont la même précision que les calculs mathématiques. Ainsi, ce qu’il y a de plus fugitif se trouve régi par ce qu’il y a de plus exact. Ne serait-ce par là une des mille causes secrètes de notre satisfaction ? Nous nous sentons guidés d’une manière sûre par un fil presque imperceptible à travers ce dédale de caprices et de fantaisies harmonieuses. Nous jouissons d’avancer vers le but, tout en paraissant marcher à l’aventure, et enfin de nous retrouver après avoir cru cent fois que nous nous égarions. Cet agréable effet, pour notre âme, est dû à la tendance qu’elle a vers l’unité, loi qui préside aux compositions musicales comme à toutes les œuvres des beaux-arts. Ajoutons que la division qu’introduisent dans notre âme les intérêts de la vie fait place au repos de toutes nos facultés. Notre esprit n’a plus à lutter contre aucun doute ; il ne souffre plus de contradiction ; il est en paix avec lui-même et le reste du monde ; il se recueille tout entier sur la sensation qui nous ravit. C’est ce qui explique la puissance prodigieuse de la musique. Concentrant dans les émotions qu’elle nous inspire toute l’activité de notre être, elle exerce, par le plaisir un empire absolu sur nos âmes. Elle nous rend même, au besoin, capables d’actions extraordinaires, par cela seul qu’elle