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éveille dans notre cœur des sentiments, et dans notre esprit des idées qui, les uns par leur force, les autres par leur grandeur, mettent toutes nos facultés en exercice, et nous causent une joie surnaturelle. Cette jouissance se rapporte d’ailleurs, comme je l’ai dit, aux vastes proportions de la forme donnée aux vérités primordiales (1).

Ainsi la création est le privilège de cet art sublime. Il puise à son gré dans les trésors de la vie, et dérobe l’étincelle divine (2).

Il nous est permis de nous écrier devant les tableaux, créations du génie : C’est ainsi que le printemps ferait sourire une campagne, si la nature pouvait dans un même lieu étaler tous ses charmes ; c’est avec cette grandeur et cette majesté que l’orage éclaterait en mer si tous les traits propres à donner aux tempêtes un caractère sublime se ramassaient au spectacle d’une seule ; c’est dans ce langage choisi, énergique, touchant, que l’homme exprimerait ses idées et ses émotions, en supposant que son esprit fût toujours délicat, son goût toujours exquis, son âme toujours grande sa passion toujours tendre ou impétueuse, et s’il

(1) Idée d’amour. (2) Idée d'existence.