Page:Alletz - Harmonies de l’intelligence humaine, tome 2.djvu/319

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passions dans les hommes. Elles font croire facile tout ce qui est désirable[1].

Le désir est une fièvre ; et nous aimons si prodigieusement l’activité que nous craignons d’être guéris de cette maladie pendant laquelle nous délirons[2].

Chaque désir accompli amène un chagrin encore ignoré ; et l’on paye à la fortune tout ce qu’elle semble donner.

Pour être plus heureux nous divisons notre âme, nous éparpillons nos facultés, nous faisons voguer nos désirs sur l’immensité, vers les quatre points du ciel, tandis qu’au contraire le bonheur est la concentration de la lumière au foyer du miroir. Pourquoi ne voyons-nous pas que ce qui nous fait jouir réellement, c’est l’énergie du sentiment que nous portons aux objets, et non la grandeur ni le nombre de ces objets mêmes ? Ainsi se rétablit l’équilibre des biens et des maux pour tous les hommes ; et notre félicité dépend de nos idées[3].

La perte d’une illusion vient toujours d’une limite contre laquelle on se heurte.

Une de nos grandes folies est de faire sans cesse

  1. Idée de puissance.
  2. Idée d’activité.
  3. Idée d’unité.