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temps aimée lorsqu’elle cesse non d’être trouvée belle, mais de se trouver telle (1).

Le bonheur est de n’avoir plus d’illusions, de s’en féliciter et de regarder la vérité par un certain côté qui permette d’user d’elle, pour combler le vide que la fuite de ces chimères a laissé dans notre âme (2).


CHAPITRE II Le voyage.


Il est peu de voyages qui ne soient achetés au prix d’une séparation pénible. Le plus souvent on s’avance vers un but qu’on ne cherche point, et l’on s’éloigne d’amis qu’on voudrait n’avoir pas quittés. Enfoncé dans sa voiture, le front morne, le regard distrait, on s’entretient avec sa pensée ; on sent encore le dernier serrement de main, et on relit l’adieu dans le dernier regard. Comme on porte envie aux voyageurs qui passent, rapides


(1) Idée de beauté. (2) Idée de bonheur.