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Les générations ne sont plus pour lui que comme
un seul homme qui serait légataire universel de
tous les trésors des siècles. L’Asie, la Grèce, Rome
et toutes les nations modernes offrent à son admiration
le tribut du génie de l’humanité. Il converse
avec les esprits d’élite qui ont paru dans le monde,
en s’unissant à leurs plus grandes pensées conservées
sous des formes immortelles.
Dans chaque pays il visite les hommes illustres, comme il s’empresse de voir un grand monument, une colonne triomphale. Partout où l’étincelle divine brille et se manifeste par des chefs-d’oeuvre ou de belles actions, il la recueille dans ces âmes
« Que, d’un souffle choisi, Dieu voulut animer (1). »
L’une des jouissances intellectuelles que procure le voyage est de sentir notre volonté souveraine. L’homme veut se déplacer, il se déplace ; il lui plaît de voir un lieu, il le voit ; il désire parcourir la terre, il la parcourt ; franchir l’immensité des mers, il la franchit ; toucher aux extrémités du monde, il y touche. La vitesse des vents lui fait-elle envie, il parvient presque à l’égaler en se faisant traîner par le feu et le feu le rend maître de l’inconstance de l’océan.