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notre être et redouble en nous la faculté d’aimer(1).

C’est une impression vive et profonde que celle que produit dans le cours d’un long voyage la vue de tant d’êtres inconnus et divers de visage, de costume, de langage et de pays. Sous nos yeux se multiplie l’existence humaine. Nous jouissons de ce tableau varié et toujours renaissant de la vie. L’homme, fait pour la société de ses semblables, aime à voir, en si grand nombre, les créatures de Dieu.

Les fatigues et les dangers ne sont pas sans charmes, parce qu’ils nous procurent un triomphe, et donnent pour nous du prix à l’existence menacée(2).

D’ailleurs l’esprit s’étend, la raison s’éclaire le jugement se fortifie ; plus on s’éloigne de son pays, mieux on apprend à le connaître. La vérité est un cercle dont on croyait voir le centre au point où l’on vivait ; mais le centre se déplace à mesure qu’on apprend à mesurer la circonférence(3).

Contemporain des âges, le voyageur franchit des distances dans le temps comme dans l’espace.


(1) Idée d’amour. (2) Idée d’existence. (3) Idée de vérité.