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voir votre heure fatale ajournée, que celui d’être payés plus longtemps (1).

Il est des maladies qui ne vous emportent pas, mais vous minent ; qui ne terminent pas tout à coup votre existence, mais la mutilent, et au lieu d’en retrancher des jours que vous regretteriez, vous causent un ennui qui la fait paraître trop longue.

C’en est fait, le médecin a prononcé votre condamnation malgré les ménagements dont il s’enveloppe, vous devinez qu’il vous avertit de vous préparer : vous êtes dans le même état que le criminel dont les jours sont comptés par la loi. Vous faites vos dispositions testamentaires, et quelque chose de vous durera au moins plus que vous, savoir votre dernière volonté.

Ce qu’il y a de plus effrayant, dans la mort, c’est l’inconnu. Le malade qui se sait en danger se dit : Demain toutes les personnes qui m’entourent vivront encore parleront, marcheront agiront dans cette même chambre où je languis couché ; et moi, peut-être je ne serai plus ; où serai-je? terrible question que l’imagination éperdue s’adresse, et que rien de ce qu’on a connu et appris sur la terre ne vous aide à résoudre.


(1) Idée d’amour.