gieux ; les liens de famille y sont plus resserrés que dans les monarchies absolues : tout fait espérer que nos institutions auront cet empire sur nos mœurs.
Je viens de signaler la prochaine et inévitable décadence, parmi nous, des idées napoléoniennes. Les idées révolutionnaires y tombent heureusement d’une même ruine. Ces dernières, à vrai dire, ne sont que des passions. C’est une haine des institutions qui régissent la France, un goût effréné de changement, un mélange d’envie et d’orgueil, un rêve de perfectibilité pour les uns, de plaisir dans la destruction pour les autres. Mais la portion du pays la plus éclairée, la plus puissante, la plus capable d’opérer une révolution, celle qui en a déjà fait deux, est décidée et intéressée à n’en pas faire une nouvelle. Parvenue à l’objet de ses légitimes désirs, établie dans la jouissance de ses droits, elle ne se laissera pas chasser violemment des avantages qu’elle a conquis. Durant un nombre incalculable d’années, toute révolution est donc impossible.
L’esprit révolutionnaire ne consiste pas toujours à rêver de nouveaux bouleversements, mais se renfermant dans les limites de la Cons-