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Page:Allier - Le protestantisme au Japon, 1908.djvu/21

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le christianisme se faisait sentir par une sorte d’action de présence.

En 1872, le 10 mars, la première communauté chrétienne se forma secrètement à Yokohama. Elle comptait onze membres seulement. Elle devait son origine aux presbytériens, se donnait le nom d’Église du Christ au Japon et déclarait dans le premier article de sa constitution :

Notre Église n’appartiendra à aucune secte existante ; elle affirme uniquement le nom du Christ, en qui tous sont un ; elle affirme que tous ceux qui font de la Bible leur guide et qui l’étudient consciencieusement sont serviteurs du Christ et nos frères. Pour cette raison, tous les croyants de la terre appartiennent à la famille du Christ par les liens d’un amour fraternel.

Cependant de jeunes Japonais, qui avaient voyagé en Europe et en Amérique, revenaient dans leur patrie. Ils ne pensaient plus que l’attachement aux anciennes coutumes, même religieuses, fût la condition absolue de la grandeur de l’Empire. L’usage de la viande, comme aliment, se répandait, au scandale des bouddhistes. Les moines bouddhistes et leur paresse étaient de plus en plus un sujet de dérision pour les étudiants et pour les partisans des idées nouvelles. Le chintoïsme était satisfait par les progrès de la patrie. Il ne songeait plus à persécuter les doctrines du dehors. Il devait retrouver un jour contre elles toute son animosité combative. Pour le moment, il était calmé. Le chauvinisme inspirait les attitudes les plus contradictoires. En réalité, il