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Page:Allier - Le protestantisme au Japon, 1908.djvu/28

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Tout ce que je puis dire, c’est que j’ai une pleine confiance dans le parti qui m’a fait appeler, que le motif bien évident de cet appel est la fondation d’une sorte d’Université impériale ; que l’empereur, le mois prochain, transportera sa résidence de Kyôto à Tôkyô ; que la plupart des daïmios, et les plus influents, sont attendus ici et qu’on s’occupera de la révision des traités et de l’envoi d’une mission diplomatique en Europe et en Amérique ; que le gouvernement désire me voir avant de prendre des décisions définitives ; que j’ai besoin plus que jamais de la science et de la prudence que je demande à Dieu de m’accorder. »

Pour commencer, il s’occupe de créer un collège, en rédige le programme, en réunit tant bien que mal, à la hâte, le personnel enseignant, et commence les cours. Lui-même donne six heures de leçons par jour. Ses collaborateurs européens lui procurent souvent bien des soucis, tantôt par leur insuffisance professionnelle, tantôt par leur indifférence en matière de moralité. Aussi souvent qu’il le peut, il s’adresse à ses collègues des diverses missions protestantes et leur confie des cours. Il sent très bien que cette jeunesse qui afflue sur les bancs — en peu de mois le chiffre des élèves atteint cinq cents — absorbe sans le digérer tout ce qu’on lui enseigne. Il rêve pour les meilleurs d’entre elle un milieu nouveau où les connaissances purement livresques seront moins poursuivies, où la formation morale passera au premier plan, où la vie proprement spirituelle sera plus