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Page:Allier - Le protestantisme au Japon, 1908.djvu/44

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Il entendait prononcer un peu trop souvent, à son gré, le mot de démocratie. Il trouvait que les étudiants, grisés de théories occidentales, devenaient ingouvernables ; et comme le christianisme, surtout sous la forme protestante, arrivait des pays les plus libres et apportait dans son bagage les habitudes de critique et d’examen, il n’était pas sans inquiéter les hommes au pouvoir. Il y eut un petit essai de réaction, mais sans résultat.

Cependant, sous la pression des progressistes, conduits par le marquis Itô, le comte Inoué et le comte Ôkouma, le Mikado avait promis une Constitution qui devait être promulguée en 1889. Il fallait s’acheminer de plus en plus vers le nouveau régime. Le 11 août 1884, un décret abolit définitivement le département des cultes chintoïstes ou bouddhistes dont les prêtres, depuis cette date, ne sont plus salariés par l’État. L’empereur renonçait aux honneurs célestes. Les enterrements ne devaient plus se faire obligatoirement sous la présidence d’un prêtre de l’une des religions naguère officielles. L’État proclamait son absolue neutralité religieuse. Ce n’était pas encore tout à fait la liberté des cultes. Mais l’on s’en rapprochait de plus en plus. Des journalistes demandèrent que le christianisme devînt religion officielle. Dans la revue Meirokou, M. Tsuda Shindô publiait un parallèle du bouddhisme et du christianisme et demandait que l’opinion, dans une sorte de référendum, décidât de la supériorité de l’un sur l’autre et que l’élu des préférences populaires fût