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Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/15

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UN SEUL FLUIDE ÉLECTRIQUE

C’est avec raison que Wollaston a attribué à l’oxydation le développement de l’électricité par le frottement. Cet acte mécanique agit en apportant sans cesse au contact des corps frottés l’oxygène atmosphérique, qui brûle plus activement l’hydrogène mis en liberté par le courant décomposant de ces corps, et, dès lors, provoque une plus grande activité de ce courant et de son antagoniste. Le frottement agit dans la circonstance absolument comme le courant d’air sur un foyer de combustion.

Il est vrai que Gray a démontré que le frottement développe de l’électricité dans le vide[1], et que Gay-Lussac a reconnu qu’il peut aussi en développer dans l’acide carbonique sec. Mais ces deux faits n’infirment nullement l’opinion de Wollaston, car le vide ne pouvant jamais être absolu, et l’acide carbonique contenant de l’oxygène (que, du reste, suivant notre théorie, le fluide peut extraire de tous les corps), ce dernier gaz ne peut, dans ces deux expériences, faire complétement défaut.

L’intensité des courants électriques tend toujours à se propager d’un corps à un autre corps, à travers l’espace, et le rayonnement ou échange continuel de fluide, qui existe ainsi entre tous les corps et tend à les mettre en équilibre d’électricité comme

  1. L’étincelle électrique ne passe pas ou mieux ne produit pas dans le vide le plus absolu que l’homme puisse faire, parce que l’oxygène et l’hydrogène n’existent pas dans ce vide en quantité assez considérable pour engendrer une réaction dont l’influence puisse déterminer dans l’encéphale de l’observateur la sensation lumineuse que nous nommons étincelle.