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UN SEUL FLUIDE ÉLECTRIQUE

dans l’atmosphère, et enfin l’intensité acquise par le courant dans son passage à travers le corps, provoquent en ces points l’accumulation et la tension du fluide, qui devient alors d’autant plus sensible que le courant est plus énergique et que l’air plus sec s’oppose davantage à sa diffusion dans l’atmosphère.

Il est donc vrai que l’un des deux courants est plus libre et plus fort à l’une des deux extrémités et à la surface, et que le fluide s’accumule réellement en ces points. Mais il est également vrai que le fluide est en activité dans toute la masse du corps[1].

Le fluide électrique ne devient appréciable que lorsque l’un de ses courants prend une intensité de beaucoup supérieure à celle de l’autre, c’est-à-dire

  1. M. Faraday professe une théorie sensiblement identique à la nôtre.
    « Selon M. Faraday, la tendance de l’électricité à se porter à la surface des corps conducteurs est plus apparente que réelle, et les expériences qui constatent qu’il n’y a d’électricité libre qu’à leur surface s’expliquent facilement d’une autre manière. D’après sa théorie, aucune charge électrique ne peut se manifester dans l’intérieur d’un corps à cause des directions opposées des électricités dans chacune des particules intérieures, d’où résulte un effet nul ; tandis que l’induction exercée par les corps extérieurs rend sensible l’électricité à la surface. D’après cette manière de voir, l’électricité doit se montrer seulement à la surface d’une enveloppe conductrice, quelle que soit la conductibilité ou la faculté isolante de la substance placée intérieurement. »
    (De la Rive, Traité d’électricité théorique et appliquée, Paris, 1854, t. I, p. 140.)