Aller au contenu

Page:Almanach de la cooperation 1869.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au lendemain de la grande émancipation civile, il ne pouvait oser contre le citoyen ce qu’il osa du moins contre la femme ; il dut se borner à refaire le moule brisé de la caste noble, à reconstituer ducs et majorats. Bonaparte fut l’esprit du vieux monde, qui, profitant des défaillances de l’esprit nouveau, trop faible encore, tenta de l’étouffer au berceau. Il est temps d’y voir clair dans ce monument bâtard qui fut son œuvre et d’où viennent aujourd’hui ces confusions de principes, où se fourvoient les meilleures intelligences et les plus ardentes volontés.

L’ordre — ceci est la religion nouvelle — l’ordre c’est la justice. Qu’aucun démocrate, digne de ce titre, n’essaye de combiner ensemble le vieil ordre et l’ordre nouveau. Il ne saurait forger une chaîne qui ne le blessât tôt ou tard. — Quel rôle jouent les femmes en ce temps ci ? Elles réduisent à néant de nobles efforts ; elles retardent l’avenir. Cela est juste. Les novateurs ont manqué de foi ; ils ont gardé le despotisme dans la famille ; ils le récoltent dans l’État.

Naïfs qui visez à ces habiletés politiques, par lesquelles on prétend amalgamer les contraires et faire de l’utile en dehors du vrai, ne voyez-vous pas que ce sont là choses monarchiques ?

Dans l’ordre ancien, où le Ciel lui-même gouverne