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Page:Almanach des muses - 1772.djvu/23

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EPÎTRE À MONSIEUR DE **. Qui menaçoit l’Auteur de la vengeance d’Apollon, ſi elle ne faiſoit pas imprimer ſon Recueil de Poëſies.


Je redoute peu la menace
& la colere d’Apollon :
ſuis-je ſujette du Parnaſſe ?
je rime ſans prétention.
Je n’eus jamais l’ambition
d’aller au Temple de mémoire :
la foible aiguille de Pallas
laiſſe au burin de Phidias
le ſoin de graver pour la gloire.
Babet, aux jours de ſon printems,
croit ſon nom peu fait pour l’hiſtoire :
ſait-on être illuſtre à vingt ans ?
Les momens dont l’Amour diſpoſe
& l’heure où ſon Berger l’attend ;
Voilà pour Babet le préſent :
le lendemain eſt peu de choſe ;
tout l’avenir eſt cet inſtant[1].


  1. Il y a peut-être quelque obſcurité dans ce vers :
    mais ce léger défaut eſt à peine ſenſible au milieu des choſes
    délicieuſes ſemées dans tout le cours de cette Épître.