Page:Almanach olympique 1918.djvu/24

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sommeillait, l’Afrique s’enveloppait encore de ténèbres. Les États-Unis commençaient à s’enorgueillir de leur destin et l’Amérique du Sud dressée sur les pas de Bolivar se battait glorieusement pour l’Indépendance… cependant qu’à Abydos des chercheurs opiniâtres découvrant la fameuse table des Pharaons s’emparaient ainsi d’une des clefs par lesquelles allaient être livrés à la science les secrets de l’Égypte.

Il y a mille ans, en 918, l’héritage de Charlemagne morcelé en nations encore indécises faisait sentir aux peuples l’échec de la restauration césarienne que les Barbares avaient rêvée et qu’eux-mêmes avaient tant souhaitée. De cette tentative d’aspect puissant mais dépourvue d’assises fournies par un long travail civilisateur, que restait-il ? Charles le Simple exerçait en France un pouvoir sans consistance ; il venait de céder aux Normands les rives de la Basse-Seine. En Allemagne rien n’annonçait encore les succès d’Othon-le-Grand. Constantin vii régnait à Byzance sur un trône vieilli. Les califes abbassides dominaient à Bagdad. En Espagne, Abderamane iii fondait l’École de médecine de Cordoue ; de Bagdad à Cordoue le croissant dessiné par les conquérants arabes brillait d’un vif éclat…

Il y a deux mille ans, an 18 après J.-C., le monde méditerranéen encore incliné vers la tombe ré-

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