Page:Almanach olympique 1918.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à établir entre des époques que relie une simple concordance de chiffres, mais l’homme est ainsi fait que dates et anniversaires ont toujours de l’attrait pour lui. Ce sont comme les jalons de la mémoire, sa faculté de se souvenir étant limitée, il se sert de tels jalons pour évoquer ce qui fut et en tirer parfois matière à réflexions et à comparaisons, à consolation et à espérance.

Il y a cent ans, en 1818, l’Europe commençait à se remettre de vingt-deux années de guerre, mais ce repos restait agité, lourd, sans complète sécurité. Les monarques coalisés avaient abattu leur rival, ce Napoléon en qui la Révolution s’était incarnée. L’ancien régime pourtant ne revivait point. Les principes démocratiques demeuraient vivaces. Tandis qu’en France, Louis XVIII s’appliquait à réaliser un difficile équilibre entre le passé et le présent, les souverains de la « Sainte Alliance » austro-russo-prussienne s’efforçaient vainement d’extirper de leurs États les germes de la liberté future. Et ils tremblaient devant l’avenir. L’Asie

— 21 —