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DEUXIÈME PÉRIODE

sable, fière, bienveillante, elle jouit d’une grande influence à raison d’une éloquence irrésistible ; elle joua un grand rôle politique à la cour d’Espagne de Philippe V.

Quoique septuagénaire, on prétendit qu’elle aurait voulu, le roi étant devenu veuf, s’en faire épouser pour monter sur le trône, mais il n’avait que trente ans. Elle se décida à le remarier ; sur un léger conseil d’étiquette qu’elle voulut donner, dès son arrivée, à la jeune reine (princesse Élisabeth Farnèse), probablement stylée en conséquence, la reine s’emporta (1714, décembre) et la fit jeter, en robe de gala, sans vêtement de dessus ni quoi que ce soit, en voiture et conduire à la frontière, après douze ans de pouvoir absolu. Mme de Maintenon et le roi lui battirent froid quand elle arriva à Paris. On a d’elle ses lettres au maréchal de Villeroi, et surtout celles à Mme de Maintenon et à la maréchale de Noailles.

Elle fut une femme politique célèbre plutôt qu’une femme écrivain de talent.

LETTRE À LA MARÉCHALE DE NOAILLES
Rome, 13 décembre 1699.

. . . . . . . . . . . . . . . .

Je me donne l’honneur d’écrire à Mme de Maintenon sur la mort de Mme de Montchevreuil[1], et je vous adresse ma

  1. Très vieille amie de Mme de Maintenon d’avant son temps de grandeur.