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ANTHOLOGIE FÉMININE

autres plus que de soi ; penser, avant que de parler, si ce qu’on va dire ne fera de mal à personne, s’il n’aura pas de mauvaises suites.

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Révéler un secret, cela passe l’indiscrétion : c’est une perfidie, c’est une infamie dont une personne d’honneur n’est pas capable.

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Encore sont des indiscrétions qu’il faut tâcher d’éviter avec soin, si l’on ne veut pas être fort désagréable en société : choisir la place la plus commode, prendre ce qu’il y a de meilleur sur la table, interrompre ceux qui parlent, parler trop haut, etc.

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PRINCESSE DES URSINS

(1635-1722)


Anne-Marie de La Trémoïlle, fille du duc de Noirmoutier, épousa, en 1659, Adrien-Blaise de Talleyrand, prince de Chalais, qu’elle suivit dans son exil en Espagne et en Italie ; il mourut en 1673 ; elle épousa alors le duc de Bracciano, prince des Ursins, et de là date son existence politique.

La princesse nourrissait une de ces ambitions vastes, fort au-dessus de son sexe et de l’ambition ordinaire des hommes[1]. Adroite, prudente, hardie, gracieuse de manières, d’un charme indéfinis-

  1. Saint-Simon.