Homme, contre la mort quoi que l’art te promette,
Il ne sauroit te secourir.
Prépares-y ton cœur ; dis-toi :« C’est une dette
Qu’en recevant le jour j’ai faite. »
Nous ne naissons que pour mourir.
Esclaves que rien ne rebute,
Vous qui, pour arriver au comble des honneurs.
Aux caprices des grands êtes toujours en butte ;
Vous, de tous leurs défauts lâches adorateurs,
Savez-vous le succès de tant de sacrifices ?
Quand, par les grands emplois, on aura satisfait
À vos soins, à vos longs services.
Hélas ! pour vous qu’aura-t-on fait
Que vous ouvrir des précipices ?
Est-ce vivre ? et peut-on, sans que l’esprit murmure,
Se donner tout entière au soin de sa parure ?
Se peut-il qu’on arrive à cet instant fatal
Qui termine les jours que le destin nous prête
Sans avoir jamais eu d’autres soucis en tête
Que de ce qui sied bien ou mal ?
Faire de sa beauté sa principale affaire