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DEUXIÈME PÉRIODE

on jugera qu’elle n’avait pas une médiocre idée de sa personne :

Je suis grande, j’ai la taille admirable et le meilleur air que l’on puisse avoir ; j’ai de beaux cheveux bruns, faits comme ils doivent être pour parer mon visage et relever le plus beau teint du monde. J’ai les yeux assez grands ; je ne les ai ni bleus, ni bruns, mais entre ces deux couleurs ils en ont une agréable et particulière ; je ne les ouvre jamais tout entiers… J’ai le nez d’une régularité parfaite… Je chante bien, sans beaucoup de méthode ; j’ai même assez de musique pour me tirer d’affaire avec des connaisseurs… Pour de l’esprit, j’en ai plus que personne ; je l’ai naturel, plaisant, badin, capable aussi de grandes choses, si je voulais m’y appliquer. J’ai des lumières, et connais mieux que personne ce que je devrais faire, quoique je ne le fasse quasi jamais.


JEANNE DUMÉE

(1660 environ)


Veuve à dix-sept ans, elle s’adonna à l’étude des sciences. Elle a écrit un ouvrage très savant intitulé : Entretien sur l’opinion de Copernic. Il n’a jamais été imprimé. Il existe en manuscrit à la Bibliothèque nationale[1]. C’est un in-4o en maroquin rouge marqué 50 Y. Saint-Germain.

  1. Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale, publié par M. Léopold Delisle, membre de l’Institut.