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DEUXIÈME PÉRIODE

Moi, qui vous aime tendrement,
Je n’écris que pour vous le dire.


COMTESSE DE MURAT
(Henriette-Julie Castelnau)

(1670-1716)


Morte à quarante-six ans, elle ne put laisser des œuvres bien importantes. Elle avait le vers facile, la pensée fine et morale.

Voici les conseils charmants qu’elle adresse aux jeunes filles sur le moyen de plaire en restant naturelles :

Muse de tous nos jeux, objets de nos hommages,
Songez que le dépit se mêle à nos suffrages,
Lorsque vous empruntez les travestissements
Trop peu dignes de vous, malgré leurs agréments.
D’un naturel heureux l’ascendant est extrême ;
Pour nous plaire toujours soyez toujours la même.
Sous les myrtes fleuris, dans les palais charmants.
Devenez-vous princesse, ou compagne de Flore,
Vous causez dans les cœurs de doux ravissements,
Un murmure s’élève, éclate, augmente encore.
Vous entendez partout les applaudissements.
Eh bien ! croyez-les donc, ces cœurs que vous touchez
Sous les vrais ornements que votre art vous présente :
  Vous n’êtes jamais plus charmante