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DEUXIÈME PÉRIODE

qu’elle appelait « une source d’indépendance et de libéralités », elle pût tenir une maison qui fût la plus recherchée de Paris. Elle fut avant tout maîtresse de maison parfaite. Elle donnait à dîner deux fois par semaine ; simple dans sa toilette, mais tenant à ce que ses amis vécussent confortablement chez elle. Bonne et sincère, elle se rendait utile à tout le monde. Elle le fut surtout pour le jeune prince Poniatowski, qui ne l’oublia pas quand il devint roi de Pologne.

Il lui écrivit alors : Maman, votre fils est roi. Elle dut aller peu de temps après visiter « son fils roi », qui lui fit la surprise de lui rendre à quatre cents lieues de Paris son appartement de la rue Saint-Honoré.

« Mettant un prix infini à son commerce avec les grands, Mme Geoffrin ne les voyait pas beaucoup chez eux, s’y trouvant assez mal à l’aise ; mais elle leur donnait le désir de venir chez elle, par une coquetterie imperceptiblement flatteuse, les recevant ensuite avec un air aisé, naturel, demi-respectueux et demi-familier…, toujours sur les limites des bienséances, qu’elle ne passait jamais. » (Marmontel.)


LETTRE AU ROI DE POLOGNE

. . . . . . . . . . . . . . . .

En arrivant chez moi, j’ai repris mon genre de vie, et ce genre de vie me conduira jusqu’à soixante-dix ans, qui